Helsinki envoyé spécial
A quoi doit servir la Confédération européenne des syndicats (CES)? Jusqu'où faut-il étendre ses pouvoirs? Pendant trois jours, les dirigeants des organisations confédérées européennes, réunies en congrès à Helsinki, ont débattu pied à pied du rôle même de la CES. Depuis mars, les Italiens (CGIL et CISL) bataillent pour que la centrale européenne obtienne des moyens, et surtout une large délégation de pouvoirs de la part des organisations nationales. FO, très isolée, s'y oppose car «l'état actuel de l'intégration européenne ne justifie pas un transfert de compétence». Pas très loin de l'organisation française, il y a la tribu puissante des syndicats nordiques. Ceux-ci refusent par principe de donner plus de pouvoirs au niveau européen. Nanja Lundby-Wedin, vice-présidente de la centrale suédoise LO (Lands Organisationjn), reconnaît l'utilité de «coordonner les actions revendicatives». Mais pas question de fonctionner autrement que sur la base de mandats de négociation ponctuels, octroyés à la CES. «Nous voulons que la politique économique suédoise soit décidée en Suède», explique-t-elle.
Le Nord «national». Du coup, LO Suède et LO Danemark se battent sur le thème de la subsidiarité, c'est-à-dire le traitement national des problèmes sociaux. «Les Nordiques veulent protéger leur niveau élevé de protection sociale, explique Jean-François Trogrlic (CFDT). Ils ont peur d'un nivellement par le bas et pensent que le cadre national les protège mieux. Et puis i