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Portrait

Masayoshi Son, le «Bill Gates» de l'archipelLe président de Softbank possède la troisième fortune du Japon.

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publié le 2 juillet 1999 à 23h52

Tokyo de notre correspondante

«J'ai une stratégie pour les 300 prochaines années!» Masayoshi Son ne doute de rien et n'a plus peur de personne. En juin, le magazine Fortune évaluait sa fortune à 6,4 milliards de dollars, le classant au troisième rang des Japonais les plus riches. Belle revanche! Petit-fils d'immigrés coréens, né dans une bourgade du Kyushu, au coeur du Japon profond, Masayoshi Son partait dans la vie avec quelques handicaps sérieux. Même s'ils ne parlent pas un mot de la langue de leurs grands-parents, les Coréens de la deuxième génération ne sont souvent pas bien vus dans l'archipel, surtout en province. A l'école, il se faisait appeler Yasumoto, un nom à consonance plus japonaise que Son, ce qui n'empêchait pas les manifestations de racisme. Un climat tellement pesant qu'il décide, à 16 ans, de partir poursuivre ses études aux Etats-Unis, dans la région de San Francisco, où, pour la première fois, il se fait appeler par son vrai nom.

L'agenda miracle. Il commence à gagner de l'argent en important un jeu vidéo japonais, Space Invaders. Avec un copain, il développe aussi un agenda électronique qui lui rapporte son premier million de dollars, prix versé par le fabricant japonais Sharp pour en acquérir la licence. Petit, gai, toujours souriant, on le surnomme parfois le Bill Gates japonais à cause de sa fortune et de son obsession à vouloir bâtir «un empire». Depuis quelques années, on le prend au sérieux. Mais c'est récent. En revenant au Japon en 1981, il déc