Manuel Castells voit dans cette entreprise «un réseau pur», une
incarnation de la nouvelle économie. Il n'est pas le seul. Parce que le fonctionnement de Cisco Systems repose sur l'Internet, mais aussi parce que l'entreprise ne cesse de s'en prévaloir.
En s'affichant comme un modèle de productivité, elle incite les entreprises, ses clients, à consommer les équipements pour réseaux qu'elle produit. Ou plus exactement, qu'elle met au point et en vente. En effet, l'entreprise basée à San Jose, en Californie, ne possède qu'une seule des 27 usines qui fabriquent ses produits. Un sur deux est livré directement du fabricant au client. D'où cette idée de «réseau pur», dont parle Manuel Castells: l'entreprise apparaît comme un noeud de connexion entre ses sous-traitants et ses clients. «Un tel fonctionnement n'était pas possible il y a trois ans, sans l'Internet. C'est une entreprise très représentative de ce qui se passe.» Cisco enregistre 83% de ses commandes sur son site web.
Croissance faramineuse. «L'intérêt principal est de soulager nos employés de la paperasse, explique Don Listwin, le numéro deux de l'entreprise, de passage à Paris la semaine dernière. C'est vrai pour nous, c'est vrai aussi pour nos clients.» L'entreprise estime qu'elle a économisé près de 3,7 milliards de francs en 1998 grâce à son utilisation des réseaux. Elle fait par exemple effectuer 75% de son service après-vente en ligne, par les clients eux-mêmes, grâce à des pages d'aide où ils sont censés trouver les s