Il avait laissé une ardoise de 850 millions de livres (8,36
milliards de francs). Ses spéculations sur les marchés dérivés asiatiques avaient fini par couler son employeur, la Barings, la plus vieille banque d'affaires du Royaume-Uni. Après avoir purgé trois ans et demi de prison à Singapour, Nick Leeson est rentré hier matin à Londres. Très attendu, il a, dès sa descente d'avion, fait acte de repentir. «Je veux dire ici clairement que je sais avoir commis une erreur. Je ne suis pas fier de ce que j'ai fait.»
Arrêté le 2 mars 1995 à Francfort, en Allemagne, l'ancien trader a été libéré samedi, pour bonne conduite, après avoir purgé un peu plus de la moitié de sa peine. Le golden boy déchu était visiblement heureux de son retour au pays. Il ne put s'empêcher de sourire aux photographes malgré son acte de contrition. A 32 ans, il aspire à présent à retrouver une vie tranquille. «J'ai envie de pouvoir faire des choses très ordinaires, comme boire une tasse de thé ou prendre un verre avec mes amis quand et où j'en ai envie.»
Pourtant, il lui sera difficile d'oublier l'affaire qui a provoqué sa chute. Samedi, un tribunal londonien a fixé à 5 000 livres par mois (49 200 francs) la limite à ses dépenses courantes, frais d'avocats et besoins médicaux compris. L'homme est en effet atteint d'un cancer du colon pour lequel il a été soigné durant son séjour en prison. Il devra justifier, deux jours à l'avance et par écrit, de toutes ses dépenses, en précisant l'origine de l'argent. Et si N