La ville du Havre s'offre aux investisseurs américains. Les 240
millions de francs nécessaires à la construction d'un réseau à haut débit et au câblage de 80 000 logements vont être entièrement financés par le holding Intercomm, société de capital-développement alimentée pour l'essentiel par des fonds de pension américains.
En 1995, la nouvelle municipalité du Havre avait ressorti des tiroirs un vieux projet de câblage de la ville et lancé un appel d'offres européen. Vidéopôle, filiale d'EDF, était retenue. Mais le projet, bien avancé, est passé à la trappe quand, à la suite d'un changement de stratégie, EDF a décidé de se désengager de ce secteur d'activités. En mars 1997, un nouvel appel d'offres est lancé. Télécommunications Médias Europe (TME) est créée à Paris pour y répondre. Son fondateur, François Pierru, un ancien banquier d'affaires du Crédit agricole, souhaite «se concentrer sur une zone géographique, l'estuaire de la Seine, avec comme tête de réseau Le Havre, dernière grande ville de France à ne pas être câblée». TME se présente d'abord avec l'appui d'un investisseur canadien et de la Caisse des dépôts du Québec. Le projet tombe à l'eau, faute de financements suffisants. TME revient à la charge avec, cette fois-ci, une offre élargie à d'autres services: l'accès Internet à haut débit et le téléphone. «Le seul projet de télévision n'intéresse plus personne», note François Pierru. Pour mener à bien ce projet multiservice, TME a été rachetée par Intercomm Holdings, u