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Analyse

Les pétroliers se marient sous la contrainte. Le poids financier de la recherche et de l'investissement force les entreprises à s'unir.

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publié le 6 juillet 1999 à 23h49

«Je ne vois pas pourquoi, compte tenu des succès des deux sociétés,

on irait se précipiter dans un rapprochement» avec Elf. Ainsi s'exprimait Thierry Desmarest, patron de TotalFina, il y a cinq mois (1). Puis, sentant qu'il n'avait guère le choix, il s'est précipité. Depuis un an, le secteur pétrolier, jusque-là relativement épargné par les grandes fusions, est pris de frénésie. Celui qui ne se marie pas sera marginalisé, promettent les analystes. En août dernier, BP a lancé le mouvement. Décidé à rejoindre les deux «supermajors» Exxon et Shell, le britannique a mis 55 milliards de dollars sur la table pour acheter Amoco. Puis Exxon a mangé Mobil, Total avalé Fina, BP-Amoco a croqué Arco" Long terme. La déprime durable des cours du brut, qui s'est affiché à moins de 11 dollars le baril de Brent à Londres l'année dernière, a été l'élément déclencheur de ce mouvement. Mais, à lui seul, le cours du pétrole n'explique pas tout. Pour preuve, le lancement d'un raid de TotalFina sur son rival Elf intervient alors que les cours du pétrole frôlent les 19 dollars le baril, le plus haut niveau depuis 1997. C'est surtout sur le long terme que les spécialistes de l'or noir justifient le grand bal des alliances. Dans une industrie de plus en plus gourmande de capitaux, seuls des mariages peuvent permettre de maintenir un bon niveau de recherche et d'investissement. Et ceux qui bougeront les premiers ont des chances de faire les meilleures affaires.

Le comble saoudien. Le plus petit ticket d