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Libération

Jean-Paul Gaultier dans les jupons d'Hermès.Le groupe de luxe prend 35% du capital du couturier.

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publié le 9 juillet 1999 à 23h47

A l'heure des fusions à coups d'OPA hostiles, l'alliance annoncée

hier entre Hermès et Gaultier fait office d'entracte rafraîchissant. Les marieuses n'auraient sans doute pas pensé à un tel attelage mais l'affaire est faite: Hermès met 150 millions de francs pour acquérir 35% du capital de Jean-Paul Gaultier. Et Jean-Paul Gaultier, qui se cherchait un partenaire pour l'aider à ouvrir des boutiques, est ravi: «Ce n'est pas une acquisition. C'est un partenariat», a tenu à répéter le créateur du faubourg Saint-Antoine, qui, pour l'occasion, était en costume maison et portait une cravate Hermès. «Je m'apprête à être un associé admiratif», a répliqué l'hôte du faubourg Saint-Honoré, qui avait négligemment jeté sur ses épaules le pull marin rayé, emblème de Jean-Paul Gaultier. Ce clin d'oeil vestimentaire était destiné à convaincre les sceptiques qu'il suffit de peu de chose pour que deux hommes aux allures si différentes se ressemblent.

L'indispensable partenaire. C'est Jean-Paul Gaultier et son fidèle, Donald Potard, qui sont allés chercher Hermès. Avec 93% du capital de sa maison, Gaultier était l'un des rares couturiers à avoir conservé son indépendance, même s'il a beaucoup vendu sa marque sous licence, notamment aux Italiens. Mais, depuis quelque temps, il cherchait un partenaire pour l'aider dans son développement. Le prêt-à-porter, les parfums, les accessoires, les produits qui génèrent un chiffre d'affaires de 2,5 milliards de francs étaient, pour la plupart, distribués dan