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Libération

Silicon Valley l'envers du décor (fin).Des petites puces pas très écolos

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publié le 9 juillet 1999 à 23h47

Californie envoyé spécial

C'est une pompe en métal, incongru totem, qui voisine avec les bâtiments de Netscape, à Mountain View. Une sorte de grande seringue de près de 5 mètres de haut, en bordure des bâtiments de l'entreprise, qui extrait jour et nuit les produits chimiques toxiques de la nappe d'eau souterraine. «Le coin aurait dû s'appeler Arsenic Valley et non Silicon Valley», remarque Leslie Byster, membre de l'association de défense de l'environnement Silicon Valley Toxics Coalition (SVTC). Le totem est un rappel de la présence d'une usine du fabricant de puces Intel qui se trouvait là avant Netscape. «Il faudra encore des années avant que l'eau ne soit purifiée», poursuit Leslie Byster.

«On croit toujours que l'industrie high-tech ne pollue pas parce qu'on ne voit pas d'usines qui lâchent de grosses fumées noires», explique Ted Smith, un barbu grisonnant de 53 ans, à la tête de la SVTC depuis 16 ans. Certes, les boîtes de la Silicon Valley spécialisées dans les logiciels ou les services pour le Web se tiennent bien. Mais les entreprises de semi-conducteurs, bricoleuses de puces et de mémoires, elles, consomment beaucoup de produits chimiques. Et beaucoup d'eau. Résultat de cette tambouille électronique: 29 sites de la Silicon Valley sont estampillés «Superfund» par l'Agence fédérale pour la protection de l'environnement (EPA). Et sont ainsi classés prioritaires sur la liste des zones à dépolluer. La plus grande concentration des Etats-Unis. Et 129 sites sont contaminé