Et de cinq. Après le GAN, le CIC, la Marseillaise de crédit et le
Crédit Lyonnais, Dominique Strauss-Kahn n'avait plus qu'un dossier à boucler pour achever son grand oeuvre, connu sous le nom de code de «restructuration du secteur financier»: la cession du Crédit foncier de France (CFF). Depuis hier, voilà l'affaire réglée. L'Etat n'a plus une seule banque publique en magasin. Il a vendu sa participation de 90,6% dans le Crédit foncier aux Caisses d'épargne.
Pour les salariés du Foncier, c'est la fin de trois années de cauchemar. Le gouvernement a écarté la candidature du tandem CIF (Crédit immobilier de France)-Axa, dont «l'offre était financièrement moins importante et les garanties sociales plus incertaines», estime-t-on à Bercy. «Parce que le choix des Caisses d'épargne est plus confortable», commente un sénateur de l'opposition qui estime que, dans le marché, «il y a sûrement la pérennisation de l'exclusivité du livret A». L'Ecureuil devrait payer son acquisition à la Caisse des dépôts, qui a «porté» le Foncier pour le compte de l'Etat, un peu moins de 4,5 milliards de francs. Leur offre, selon Bercy, valorise la totalité du Foncier à 4,9 milliards de francs contre 4,2 milliards pour l'offre concurrente. L'opération rapporte 400 millions de francs.
Une bourde. C'est peu et beaucoup si on se rappelle qu'en 1996 l'Etat a frisé la faillite. Pour une bourde. En retirant le monopole de la distribution des prêts PAP (prêts d'accession à la propriété), le gouvernement a privé le