Santiago, correspondance.
La peur du Dicom hante les ménages et les entreprises en difficulté. Les fichiers de cet organisme privé effraient les consommateurs qui ne peuvent plus acquitter leurs dettes bancaires ou rembourser les crédits contractés dans les grands magasins. Les formules étalées de paiement sont pourtant très fréquentes au Chili, qu'il s'agisse de l'achat d'une voiture, d'un téléviseur ou d'une simple paire de chaussures. Et les consommateurs chiliens savent que la moindre traite impayée figurera immédiatement dans les dossiers du terrible Dicom, qui possède l'historique financier de chaque citoyen ou société. Or, l'octroi d'un prêt ou d'un chéquier dépend de la teneur de ce dossier.
Croissance ralentie. Les listes des mauvais payeurs se sont allongées ces derniers mois. Frappé de plein fouet par la crise asiatique, le Chili a perdu la vigueur économique qu'il connaissait depuis le début des années 80, le «jaguar» d'Amérique du Sud semblant avoir perdu ses griffes. Les dernières statistiques officielles annoncent un taux de chômage de 9,8%, un chiffre en hausse de 77% sur les douze derniers mois. Les jeunes sont particulièrement touchés, 40% des sans-emploi étant âgés de moins de 24 ans. Le taux de la croissance suit, lui, une courbe inverse. La Concertation, coalition de centre gauche, pouvait se vanter d'avoir maintenu ce taux à environ 7% depuis le retour de la démocratie en 1990. Mais après un premier résultat décevant l'année dernière (3,4%), le gouvernem