Menu
Libération

La convalescence thaïlandaise. Le pays a su résister et les signes de reprise sont désormais tangibles.

Article réservé aux abonnés
publié le 13 juillet 1999 à 23h43

Bangkok, de notre correspondant.

Il y a deux ans, Surachet Charoentanakit, vice-directeur du groupe agro-industriel Charoen Phan, manifestait avec quelques centaines d'autres hommes d'affaires en colère dans le centre de Bangkok, pour réclamer la démission du général Chaovalit Yongchaiyudh, le Premier ministre de l'époque, qui avait décidé le «flottement» du baht et déclenché la crise économique régionale. Aujourd'hui, ce Sino-Thaïlandais au profil émacié passe ses journées à signer des chèques et des formulaires dans son bureau vétuste mais affairé de Thonburi, l'ex-capitale royale qui fait face à Bangkok sur la rive gauche de la Chao Phraya.

Mesures drastiques. «Je me sens plus confiant que l'an passé», confie-t-il. Il y a deux ans, sa firme était au bord de l'asphyxie. «Le baht chutait de jour en jour. Nous n'avions plus de cash flow. Le gouvernement n'avait aucun crédit vis-à-vis des étrangers», raconte-t-il. Pour survivre, il a pris des mesures drastiques: les salaires des cadres ont été amputés de 15%, les stocks réduits au minimum et tout nouveau recrutement gelé. Après une dure traversée du désert, Charoen Phan commence à entrevoir la lumière: profit en hausse de 10% sur les cinq premiers mois de l'année notamment grâce aux exportations de poulets congelés qui constituent l'une des activités du groupe. «Le premier trimestre a été bon pour les cochons», ajoute Surachet dont la firme vend aussi des aliments pour les animaux d'élevage.

Comme le choc financier de juillet 1