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Libération

Air liquide veut aspirer l'anglais BOC. Le numéro 1 mondial des gaz industriels entend se consolider.

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publié le 14 juillet 1999 à 23h54

C'est l'histoire d'une vieille maison quasi centenaire et plutôt

repliée sur elle-même, obligée de faire un gros coup pour ne pas perdre son empire et son magot. Numéro un mondial des gaz industriels (oxygène, hydrogène, azote"), le groupe Air Liquide a jeté son dévolu sur le numéro deux du secteur, l'entreprise britannique BOC, autre centenaire, qu'il envisage de se partager avec le numéro quatre, l'américain Air Products. Le conseil d'administration de BOC a recommandé hier l'offre franco-américaine de 10,9 milliards d'euros (72 milliards de francs), mais celle-ci reste soumise au feu vert des actionnaires et surtout des autorités de la concurrence en Europe, aux Etats-Unis et au Canada.

Après des années d'immobilisme, le marché est en pleine évolution. Alors qu'une poignée d'acteurs contrôlent les trois quarts des ventes, la moindre fusion ou la moindre acquisition peut bouleverser le paysage. BOC, la vieille entreprise anglaise, née en 1886, n'avait plus les reins assez solides pour tenir le choc face aux crises de cette fin de siècle et surtout financer les investissements très lourds que requiert cette industrie pointue. Sous le terme peu affriolant de gaz industriels se cachent des produits souvent très sophistiqués et omniprésents dans la vie quotidienne: des puces électroniques aux bouteilles d'oxygène pour le bloc opératoire en passant par les boissons gazeuses ou les salades emballées.

Batailles.Durement frappée par la crise asiatique, la maison BOC faisait l'objet