Jusqu'à présent en Europe, aucune banque n'avait osé lancer une
offre hostile sur une autre banque. Et encore moins sur deux banques en même temps. Michel Pébereau, le patron de la BNP, s'est dépouillé de ses complexes. Le 9 mars, il est passé à l'attaque en lançant deux OPE (offre publique d'échange), «non sollicitées», sur la Société générale et Paribas alors en pleins préparatifs de mariage. Réflexion sur une bataille homérique avec Daniel Bouton, pdg de la Société générale.
Quand vous avez démarré cette aventure, pensiez-vous que cela durerait aussi longtemps?
Bien sûr que non! Cela fait un an que cela dure puisque nous nous préparions à un mariage depuis septembre. Nous avons lancé le projet SG-Paribas en février, et l'opération devait s'achever le 6 avril. Je n'avais pas imaginé que la BNP ferait tout pour casser SG-Paribas.
Vous aviez bien envisagé un possible assaut de la BNP?
Sur Paribas, oui. Mais nous n'avions pas pensé à une double OPE hostile sur Paribas et la Société générale.
N'avez-vous pas mésestimé la capacité de réaction de Michel Pébereau?
Nous avons commis une erreur en sous-estimant l'impasse stratégique dans laquelle la BNP allait se trouver. A l'époque où nous avons envisagé notre fusion avec Paribas, elle avait encore la possibilité de se porter candidate à la privatisation du Crédit Lyonnais. Par ailleurs, la BNP est une grande banque. Elle avait les moyens d'attendre avant de trouver une autre solution, européenne par exemple. Si Paribas avait choisi de s