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Libération

Hoechst: dernières effusions avant la fusion. Le rapprochement avec Rhône-Poulenc inquiète les actionnaires.

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publié le 16 juillet 1999 à 23h55

Francfort-sur-le-Main, envoyée spéciale.

«Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, bonjour" Voilà comment vous serez accueillis à la prochaine assemblée générale.» Avant d'approuver la fusion avec Rhône-Poulenc, les actionnaires allemands de Hoechst se sont fait quelques frayeurs hier en entendant le représentant d'un fonds entamer son intervention en français. Puis poser la question qui fait mal: pourquoi ce fleuron de l'industrie allemande «va-t-il devenir français»?

Avant de se fondre dans Aventis, société de droit français qui aura son siège à Strasbourg, les actionnaires de Hoechst, venus à quelque 3 000, se sont longuement adonnés à l'exercice de leur droit de parole, qui apparente souvent les assemblées générales allemandes à des spectacles de cabaret. Tout y est passé, des souvenirs laissés par les troupes de Napoléon à Francfort, jusqu'aux questions les plus sérieuses: la crainte de voir leurs pouvoirs réduits, le renoncement à la «cogestion», pilier du modèle allemand ou la rumeur de suppression de 10 000 emplois (sur les 92 000 que comptera Aventis)" Connaissant ses actionnaires et leur goût pour la chicane, la direction de Hoechst a prévu deux jours pour répondre: assurer qu'en France aussi les actionnaires ont des droits, qu'elle étudiera la participation de représentants du personnel au conseil de surveillance et que les éventuelles réductions de personnel seront «sociales».

Déjà approuvée mardi par les actionnaires de Rhône-Poulenc à 97% des voix, la fusion ne fait p