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Libération

Venezuela : l'argent du pétrole pour lutter contre le chômage. Le programme de grands travaux met le FMI en colère.

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publié le 19 juillet 1999 à 23h57

Caracas, de notre correspondant.

Le président vénézuélien Hugo Chavez agace les grands organismes multilatéraux. L'annonce, cette semaine, d'un plan ambitieux de lutte contre le chômage, risque encore d'attiser les tensions entre Caracas, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. «Ici, on privilégie le social plutôt que l'économie désincarnée», a expliqué le chef de l'Etat au cours d'une conférence de presse où il a révélé que son gouvernement allait créer quelque 400 000 emplois d'ici six mois grâce à un programme de grands travaux dans tout le pays; construction de routes, d'écoles, d'hôpitaux, de logements types HLM (65 000), jusqu'à un programme d'aides aux «enfants de la rue» dont le nombre a décuplé depuis dix ans. Le financement de cette «guerre pour l'emploi» est, selon Chavez, déjà bouclé. C'est le «plus» 1,5 milliard de dollars de revenus pétroliers engendrés par la hausse récente du prix du baril d'or noir qui y sera injecté à hauteur des deux tiers. Près de 10 milliards de francs qu'à Washington, au siège des prêteurs internationaux, on eût préféré voir assigner pour combler une partie du déficit fiscal vénézuélien estimé à 8 milliards de dollars. «C'est inquiétant, non seulement pour l'impact que cela aura sur les dépenses publiques, mais aussi parce que c'est quelque part une mesure protectionniste pour tenter de sortir de la récession», observe l'analyste new-yorkais Boris Segura, de la Standard And Poor's.

Ces mesures ont été accueillies, en reva