Il a joué le tout pour le tout et cela fait flop. Malgré tous ses
efforts, le patron d'Elf n'est pas parvenu à convaincre les marchés du bien-fondé de sa contre-offre sur TotalFina. En décidant finalement, après l'avoir fustigé, d'accepter la fusion proposée par son concurrent tout en renversant le rapport de force par un lourd apport en cash, Philippe Jaffré a paru réagir avec un temps de retard sur Thierry Desmarest, a déçu tous ceux qui attendaient un chevalier blanc introuvable , a laissé sceptique sur la séparation projetée des activités chimiques et pétrolières, et surtout creusé l'endettement potentiel du groupe à un niveau vertigineux.
Mauvais effet. Deux banques conseils du pétrolier, Morgan Stanley et Crédit Agricole Indosuez, ont annoncé hier qu'Elf s'était assuré la possibilité d'emprunter pas moins de 18 milliards d'euros (118 milliards de francs) sur deux ans afin de financer sa contre-offre sur TotalFina. Un emprunt qui, s'il se réalisait, serait le plus important prêt syndiqué européen. Cette opération ne mettrait pas en danger la santé financière du futur groupe, a assuré Morgan Stanley, car les nouvelles entités issues de la fusion auraient un niveau d'endettement inférieur à leurs principaux concurrents européens. Mais il fait mauvais effet. D'autant que Philippe Jaffré n'a cessé de clamer bien fort son souci de réduire coûts et endettements tous azimuts.
Comment ce méli-mélo va-t-il se terminer? Le patron de TotalFina doit réunir cet après-midi son conse