Les grands patrons français adorent la transparence. A condition de la codifier eux-mêmes. «Le pdg aime à être considéré comme un animal en soi. Il n'aime pas trop la réglementation», a déclaré d'emblée Marc Viénot en présentant hier au siège du Medef son second rapport sur le gouvernement d'entreprise (lire page 20). Apprenant que la Chancellerie avait l'intention de modifier la loi sur les sociétés de 1966, le Medef, et l'Afep (l'Association française des entreprises pri-vées) se sont empressés de réclamer à Marc Viénot un second rapport sur «le gouvernement d'entreprise».
C'est que le Garde des Sceaux, Elisabeth Guigou, a la ferme intention de présenter avant la fin de l'année un projet de réforme de la loi. Afin que les conseils d'administration ne soient pas simplement des chambres d'enregistrement des décisions prises par les pdg, le projet de loi prévoit une dissociation des fonctions de président et de directeur général. Le comité des quatorze patrons réunis par Marc Viénot n'est pas fondamentalement opposé à cette évolution des structures des sociétés. Mais il souhaite que la loi conserve une certaine «souplesse» en laissant le choix aux entreprises d'opter pour le cumul ou la séparation des fonctions. «Nous n'en ferons pas une querelle doctrinale, indique-t-on au ministère de la Justice. La séparation des pouvoirs est très souhaitable pour les grandes entreprises, mais plus difficilement applicable pour les petites.»
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