Jean-Marie Messier a dû méditer ce dicton populaire: «qui va à la
chasse perd sa place». Pendant que le magnat mondial de l'audiovisuel, Rupert Murdoch, 68 ans, convolait en justes noces avec la jeune Wendy Deng, 32 ans, le patron de Vivendi s'est emparé d'un morceau supplémentaire de sa maison britannique: BSkyB, la prunelle de ses yeux, son groupe de télévision à péage. Il y a un mois et demi, Messier s'était déjà octroyé 17% de BSkyB (Libération du 8 juin) en rachetant la part de Pathé. Ce qui lui avait valu l'appellation de «J8M» (Jean-Marie Messier moi-même maître du monde la main sur Murdoch). Hier il a annoncé qu'il en avait pris 7,5% de plus en rachetant pour quelques 8 milliards de francs les participations des groupes britanniques Granada et Pearson dans BSkyB. Ce qui a relancé les spéculations sur les possibilités d'un rapprochement entre BSkyB et Canal +, dont Vivendi est l'actionnaire de référence. En mars dernier, les discussions avaient tourné court quand Pierre Lescure, patron de la chaîne cryptée, avait déclaré à Libération: «Je ne veux pas brader Canal.» «Ou bien on aura le leadership [de la société commune] ou bien il n'y aura pas d'accord». D'accord il n'y eut point. Mais avec «J8M» il ne faut rien exclure. Il est maintenant en position de force pour discuter le bout de gras avec Murdoch.
Visiblement très pressé de construire son «Time Warner européen», Messier a également annoncé hier que sa participation dans Canal + allait monter de 34% à 49%. Le groupe