Daewoo est au plus mal. Le second et plus célèbre chaebol
(conglomérat) coréen, perclus de dettes, est réduit aux dernières extrémités pour éviter la cessation de paiements. La semaine dernière, son président, Kim Woo Jong, avait annoncé qu'il mettait plus d'1 milliard de dollars de sa fortune personnelle dans le groupe. Les banques créancières ont décidé jeudi de rallonger de 2,1 milliards de dollars le montant de leurs prêts aux filiales de Daewoo d'ici la fin juillet, en plus d'un montant de 3,4 milliards déjà consentis. Vendredi le groupe, sous l'injonction des pouvoirs publics, a demandé à ses banquiers d'échanger leurs créances contre du capital. Ce qui revient potentiellement à leur céder le contrôle.
Avec 50 milliards de dollars de dette pour environ 70 milliards de chiffre d'affaire, Daewoo tient depuis la grande crise de 1997 à coups d'expédients: des prêts à court terme gagés sur des actifs, en général des filiales de Daewoo. La situation continuant de se dégrader, ces actifs commenceront à être vendus, dès le mois d'août.
Pour le gouvernement coréen, la chute de Daewoo est inenvisageable. Elle pourrait entraîner la faillite en chaîne des autres grands chaebols qui structurent l'activité économique du pays, alors que la reprise (on prévoit une croissance de 6 à 7%) sonne à la porte. Le sauvetage passe forcément par des solutions douloureuses. Daewoo est très en retard sur son programme de restructurations, malgré la vente de ses immenses chantiers navals. Il doit, pa