Après les mots doux, la guerre totale. Réalisant qu'il n'avait plus
rien à perdre, compte tenu du peu d'intérêt manifesté par les marchés pour sa contre-proposition sur TotalFina, le patron d'Elf a décidé de sortir la grosse artillerie. Cette offensive s'est faite vendredi en trois temps: une interview cinglante dans les Echos, fermant la porte à tout dialogue direct avec Thierry Desmarest; un rejet sans appel du projet TotalFina par les administrateurs d'Elf; et le dépôt d'un recours technique sur l'OPE de TotalFina auprès du Conseil des marchés financiers (CMF). Trois interventions destinées à montrer que Philippe Jaffré usera de tous les moyens pour contrer le projet adverse et faire prévaloir le sien. «On a vu des dossiers désespérés se renverser», dit-on autour de lui.
C'est donc bien pour se donner le temps de renverser la situation que Jaffré a décidé de déposer un recours sur l'OPE de TotalFina. Celui-ci n'est pas suspensif, c'est-à-dire que l'offre du groupe de Thierry Desmarest, ouverte mercredi, court toujours. En revanche, c'est la clôture de cette OPE qui risque d'être retardée. Ce qui va permettre à Jaffré de prendre la route pour convaincre les investisseurs du bien-fondé de son propre projet. C'est ainsi qu'il va arpenter les Etats-Unis la semaine prochaine, un pays où il se sent un peu mieux aimé qu'en France. «Il joue le pourrissement. Après avoir expliqué que seuls les marchés trancheront, il empêche ceux-ci de le faire», s'indigne TotalFina. «Or, beaucoup d