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Libération

Potion chimique contre Total. Elf a présenté son plan de pôle chimique indépendant.

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publié le 27 juillet 1999 à 0h03

Les dirigeants d'Atochem ont beau tomber la veste pendant les

conférences de presse, cela ne suffit pas à leur donner l'air détendu. Hier, Jacques Puéchal, le président d'Atochem et deux de ses lieutenants, Jacques Denis et François Périer, avaient l'air un peu crispé. C'est eux qui portent à bout de bras le projet chimique que le patron d'Elf (dont Atochem est une filiale) a concocté face à l'OPE de TotalFina.

La différence. En proposant la création d'un pôle chimique indépendant du pôle pétrole, Philippe Jaffré espère faire la différence auprès des actionnaires. A la façon dont les trois hommes ont présenté les détails de l'affaire, on peut penser qu'ils jouent quitte ou double. Leur projet l'emporte, et ils accompagnent la naissance du 5e groupe chimique mondial. TotalFina gagne, et la chimie devient «une variable d'ajustement» au service du pétrole.

Tête pensante. Jacques Puéchal, tête pensante de la chimie d'Elf, parle le premier. Et affirme que la chimie doit se «débarrasser de certaines contraintes.» Persuadé que les grandes manoeuvres dans le pétrole ne s'arrêteront pas au rapprochement entre Elf et Total, il explique qu'une chimie intégrée au nouveau groupe, serait une nouvelle fois perdante. «En cas de nouvelle concentration, on serait obligé de nettoyer, de charcuter, d'élaguer dans la chimie. Et pendant ce temps, on ne travaille pas.»

Il insiste encore sur la supériorité du projet Jaffré, «une chance unique de créer une entreprise chimique mondiale maître de son des