En France, on ne voit guère dans le câble qu'un moyen de regarder
davantage de chaînes de télévision. On a peine à imaginer qu'au Royaume- Uni, «c'est d'abord le téléphone qui en a assuré le développement», comme l'explique Didier Pouillot, consultant à l'Idate (Institut de l'audiovisuel et des télécommunications en Europe). Dès 1992, les câblo-opérateurs sont autorisés à proposer des services téléphoniques. Aussitôt, ils investissent massivement dans des infrastructures amenant chez les particuliers le téléphone en plus de la télévision. Lassés de la qualité souvent médiocre de BT (ex-British Telecom), l'opérateur historique, et séduits par des prix plus compétitifs, 4 millions d'abonnés au câble souscrivent aux deux services.
En France, il faut attendre le 1er janvier 1998 pour que la réglementation le permette: les services téléphoniques proposés par les câblo-opérateurs apparaissent peu à peu: Annecy, Le Mans, Strasbourg, Nice" Alors que les Britanniques ont rentabilisé leurs investissements grâce au téléphone, «l'entrée des Français sur le marché des télécommunications se fera avec l'Internet», estime Didier Pouillot. Même si on retient surtout les déboires de Cybercâble à Paris, un service proposé par une filiale de la Lyonnaise des eaux, chacun s'attend à ce que l'Internet bouleverse l'industrie et son économie. «Nous allons passer d'entreprises monoproduits, vendant des programmes télévisés sur des marchés relativement protégés, à des sociétés multiservices», estimait