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Libération

Travaillez moins, votre patron y gagnera. Aubry relève les aides aux 35 heures portant sur les bas salaires.

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publié le 29 juillet 1999 à 0h04

Quoi de mieux qu'un chiffre rond pour la naissance d'un bébé? En

même temps qu'elle présentait hier au Conseil des ministres son second projet de loi sur les 35 heures, Martine Aubry arborait avec plaisir un bilan des créations d'emplois dues à la réduction du temps de travail. Selon les statistiques de son ministère, la loi Aubry, première mouture, a permis de créer ou de sauvegarder 101 819 emplois au 20 juillet. Les salariés aux 35 heures sont désormais proches des 2 millions dans 11 500 entreprises. Même en retirant les 16 700 emplois «sauvegardés» (l'exemple de la fonderie Bouhyer, pionnière de la loi Robien et en dépôt de bilan, vient rappeler qu'un non-licenciement n'est pas vraiment un emploi), le chiffre commence à devenir affichable sans complexe. Il devrait progresser désormais plus lentement. Au 30 juin, les aides à la réduction du temps de travail (9 000 F par salarié) ont commencé à décroître, et on peut supposer que bon nombre d'entreprises s'étaient dépêchées pour accrocher la prime maximale. Celles qui négocient actuellement toucheront encore 7 000 F si elles signent un accord avant le 31 décembre. Un nouveau pic est donc à prévoir.

Le dispositif «pérenne» d'aide aux entreprises qui va succéder est très différent. Il ne fait plus référence à une cible quelconque de création d'emplois. Pour y accéder, il faudra «simplement» conclure un accord d'entreprise réduisant le temps de travail. A cette condition, l'aide publique sera généreuse. Dégrèvement de 4 000 F,