Menu
Libération

Les lendemains incertains de Framatome. Le désengagement d'Alcatel ne règle en rien son avenir.

Article réservé aux abonnés
publié le 30 juillet 1999 à 0h05

Dominique Strauss-Kahn aime sans doute partir en vacances avec la

conscience du devoir accompli. Sont désormais refermés, a-t-il indiqué fièrement hier, les dossiers de Thomson-CSF, Thomson-Multimédia, Air France, Eramet, France Télécom, Aérospatiale et maintenant Framatome. Sur ce dernier dossier, il s'avance sans doute un peu. Car le fabricant de chaudières nucléaires est tout sauf assuré d'un avenir. On pourrait même dire qu'il va falloir qu'il s'en construise un.

Solution conservatoire. La solution mise au point semble en fait «conservatoire», comme on le dirait d'une saisie. Bercy a hier doté Framatome d'un actionnariat en béton: Alcatel parti, la Cogema est au centre d'un noyau d'actionnaires publics (EDF, CEA-Industrie") qui représente 80% du capital. Grâce à une cession d'actifs, Framatome est aussi dotée d'un nouveau métier: la fabrication de combustibles pour les centrales nucléaires (ce qu'en jargon nucléaire on appelle les «crayons» et les «pastilles»). Avec cette nouvelle activité, rachetée à la Cogema, Framatome se dote d'une assurance sur la vie. «Des réacteurs, on n'en construit plus pour le moment», explique un expert du nucléaire. Mais du combustible, on en brûle et on en brûlera encore dans les centrales existantes. Cela assure un chiffre d'affaires régulier à Framatome, de même que son pôle connectique (dans ce secteur, Framatome est le numéro 2 mondial).

Framatome a devant elle des années difficiles. Il n'y aura pas de commandes de nouvelles centrales nucl