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Libération

35 heures: les ratés de la première heure.Certaines entreprises pourraient voir leurs accords mis à mal.

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publié le 31 juillet 1999 à 0h06

Il y a des expérimentations hasardeuses. Celles auxquelles se sont

livrées certaines entreprises ou branches professionnelles à l'occasion des négociations sur la réduction du temps de travail en font partie. Lorsque l'on compare aujourd'hui les accords signés et ce que devrait permettre le projet de seconde loi sur les 35 heures, il y a parfois une distance dangereuse. Certains points majeurs sont menacés de nullité si le projet de loi n'est pas modifié par le Parlement, lors de la discussion à l'automne.

C'est le cas, par exemple, des deux plus importants accords de réduction du temps de travail à savoir ceux de Renault et de PSA Peugeot-Citroën. Ces deux textes, qui concernent 40 000 et 98 000 salariés, sont déjà en vigueur et ont même été adaptés dans des accords locaux d'établissement. Pourtant, un point au moins, et non des moindres, est, pour le moment, invalidé par le projet Aubry: le compte épargne-temps «collectif». C'est l'innovation majeure de l'automobile. Pour s'adapter au plus près au cycle de production (environ quatre ans) des véhicules, les directions avaient négocié avec les syndicats la possibilité de reporter sur plusieurs années le temps «engrangé» pendant les périodes de haute activité. Les heures supplémentaires et les samedis travaillés en période haute sont stockés dans une «capital-temps collectif» (Renault) ou une «réserve collective» (PSA) et viennent compenser l'année suivante, ou plus tard encore, un creux conjoncturel et éviter ainsi le recou