L'ampleur de la grève des pilotes de la compagnie AOM a semble-t-il
surpris la direction qui a dû hier annuler tous ses vols long courrier et prévoir d'en faire autant aujourd'hui. De fait, le mot d'ordre de grève lancé vendredi matin à l'appel de trois des huit syndicats (SNPL, Spac; Unac) de la maison s'est prolongé provoquant hier de véhémentes protestations de passagers bloqués à Orly. Pour cette compagnie qui assure habituellement avec 29 avions, plusieurs vols quotidiens sur les lignes intérieures françaises, l'international et en direction des DOM-TOM «le week-end le plus chargé de l'année». Les pilotes demandent des augmentations salariales et protestent contre les conditions de travail sur long-courriers, dues aux rotations de 22 jours qu'ils effectuent, avec «décalages horaires fatigants, plannings instables et difficulté à prendre les congés d'été». La direction fait, elle, valoir que cette catégorie a obtenu une augmentation salariale de 6,5% de 1993 à 1999 sans compter les augmentations individuelles et le changement de classe. Pour Alexandre Couvelaire, PDG de la compagnie, ce mouvement «risque d'affecter durablement» l'entreprise «à un moment où de nouvelles perspectives s'ouvrent à elles». Né en 1992 de la fusion de Minerve et d'Air Outre Mer, AOM a en effet été mis en vente l'été dernier par le consortium chargé de céder certains actifs industriels du Crédit Lyonnais (CDR). Il doit être repris par un groupement formé de Swissair et de la holding Marine-We