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Libération

Chez AOM, les négociations ne décollent pas.La grève des pilotes bloque les vols longs-courriers.

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publié le 3 août 1999 à 0h21

Le site Internet d'AOM le dit d'emblée: «Chez nous, vous n'êtes pas

qu'un passager.» Les pilotes de la compagnie n'ont pas dû lire le message. Depuis vendredi matin, à l'appel de leurs syndicats (SNPL, Spac et Unac), ils sont en grève et bloquent les vols long-courrier. Depuis une semaine, ils négociaient avec la direction d'AOM pour obtenir des hausses de salaire. Selon la direction, certaines demandes atteignaient 10%. Une mesure que l'entreprise refuse d'accorder à ses pilotes au moment où celle-ci tente de redresser ses comptes. Perfidement, la compagnie fait d'ailleurs remarquer que ses pilotes représentent 13% des 2 400 salariés, mais pèsent 38% de la masse salariale.

Dimanche, le PDG Alexandre Couvelaire, manifestement décidé à jouer la fermeté, s'était emporté contre les grévistes: «Ils ne sont pas les plus défavorisés», avait-il expliqué. Les discussions informelles qui se sont déroulées hier matin entre la direction et les trois syndicats n'ont pas abouti. Et la compagnie n'était pas en mesure de dire si les vols long-courrier allaient être assurés ce matin.

800 chambres. En attendant, AOM tentait de calmer les 3 000 passagers touchés par la grève. «Depuis dimanche, le comptable signe sans arrêt des chèques pour rembourser les voyageurs qui le demandent, explique la porte-parole de l'entreprise. Nous avons réservé plus de 800 chambres d'hôtel pour ceux qui ont décidé de partir malgré tout et d'attendre à Orly.» Certains passagers ont pu aussi bénéficier des vols d'aut