Après l'accord conclu dimanche avec le Club de Paris (qui regroupe
des pays créanciers), le ministre russe des Finances, Mikhaïl Kassianov, doit entamer aujourd'hui à Francfort une négociation avec les 600 créanciers privés du Club de Londres. La Russie doit à ce dernier 26 milliards de dollars, héritage de l'URSS. L'accord approuvé la semaine dernière par le Fonds monétaire international (FMI), prévoyant de nouveaux prêts à la Russie pour la première fois depuis la crise financière de l'été dernier, a ouvert la voie à ces nouvelles négociations. Depuis la débâcle d'août 1998, la Russie a averti qu'elle ne pourrait rembourser toutes ses dettes extérieures. La faiblesse du rouble et des prix des matières premières ont laissé le gouvernement quasiment en banqueroute, incapable de rembourser les 150 milliards de dollars de dettes extérieures.
Dimanche, le Club de Paris a donc accepté de rééchelonner pour environ 8 milliards de dollars de dette, dus sur la période du 1er juillet 1999 au 31 décembre 2000, qui seront remboursés sur quinze à vingt ans. Mais selon des analystes interrogés à Londres, les négociations pourraient s'avérer beaucoup plus difficiles avec le Club de Londres. Et prendre beaucoup plus de temps que les trois jours initialement prévus. «Tout d'abord, il faut un niveau très élevé de votes, plus de 90%, pour modifier les termes du principal», au sein des membres du Club de Londres, explique Eric Fine, stratégiste sur la dette chez Morgan Stanley à Londres. «Ensui