Déjà plongée dans les affres d'une sanglante guerre civile, la
Colombie s'enfonce dans la pire des récessions depuis 70 ans, un an après la prise de fonction du président conservateur Andrés Pastrana. Une croissance négative, jointe à un chômage endémique qui touche près d'un actif sur cinq, avec une dette extérieure de 34 milliards de dollars, viennent de forcer le chef de l'Etat, au pouvoir depuis le 7 août 1998, à demander au FMI une aide de 3 milliards de dollars pour un pays jusqu'ici à l'abri de la crise grâce à ses exportations de café et de pétrole. La confiance des investisseurs s'est dissoute malgré les immenses ressources du pays en matières premières. Les faillites se multiplient, avec 3 700 entreprises concernées depuis le début de l'année. La croissance, tombée à son niveau le plus bas en 1998 (+ 0,6 %), devrait être négative cette année. Le chômage touche 19,5 % de la population active, soit le chiffre le plus haut jamais atteint en Colombie. La monnaie le peso a connu deux dévaluations, respectivement de 10 % et 9 %, en septembre 1998 puis en juin dernier. L'inflation est de l'ordre de 9 % par an. Quant à la dette publique, elle s'est aggravée, à la suite d'une baisse du recouvrement des impôts, et concerne 20 des 34 milliards de dollars de la dette extérieure. Un plan d'austérité a déjà été annoncé par le gouvernement pour ramener le déficit public à 2,5 % du PIB en 2000, avec le gel de la plupart des salaires dans la fonction publique et une augmentation