Menu
Libération

A Caracas, le métro Alstom devient métro fantômeLe président Chavez a reporté la construction de la ligne.

Article réservé aux abonnés
publié le 10 août 1999 à 0h25

Caracas de notre correspondant

Le 26 juillet, au lendemain de la victoire écrasante de ses troupes à l'Assemblée constituante, le président Hugo Chavez dépouille les parafeurs laissés sur son bureau. Bien en évidence, une épaisse chemise siglée «Linea 4 del metro». Déposée en haut de la pile par un de ses aides de camp, un jeune lieutenant qui a fait le coup de poing avec lui, lors de sa tentative de putsch en 1992. Un lobbyiste discret des intérêts français au Venezuela qui a court-circuité tous les ministères et essayé de forcer la main du chef de l'Etat. En vain. Chavez se contentera d'inscrire dans la marge: «M'en reparler.»

L'anecdote est significative de l'atmosphère ambiguë qui règne autour de la quatrième ligne du métro de Caracas que les entreprises françaises et notamment Alstom doivent construire. Ou plutôt étaient censées construire. Car, entre le moment où elles ont décroché le contrat, en août 1998, et aujourd'hui, le signataire, l'ex-président Rafael Caldera, est passé à la trappe; et son successeur, le bouillant ex-lieutenant colonel Chavez, est réservé pour ne pas dire hostile à ce projet, pharaonique à ses yeux.

Cocoricos. Pourtant, tout avait été bordé au plus serré. Frameca, le consortium français qui regroupe tous les opérateurs hexagonaux (Alstom, ANF, SGTE, Spie-Batignolles, Matra, Sygea et la Compagnie des signaux) avaient même apporté le financement. Un pool bancaire conduit par Paribas (la Banque française du commerce extérieur s'était retirée) s'était