Menu
Libération

Pechiney : fusion et laminage à troisLe groupe français passe sous pavillon étranger. Un rapprochement d'«égaux» présenté comme inévitable.

Article réservé aux abonnés
publié le 12 août 1999 à 0h27

Quatre ans après sa privatisation, le groupe Pechiney passe sous

pavillon étranger. Certes, la fusion à trois présentée hier doit donner naissance à un groupe «mondial», fort de ses trois origines: canadienne (Alcan), française (Pechiney) et suisse (Algroup). Et, les patrons des trois groupes s'attachent ­ comme toujours dans ce genre de scénario ­ à présenter l'affaire comme une «fusion d'égaux» où tout le monde trouvera son compte, surtout les actionnaires et les hauts dirigeants qui se sont déjà répartis les postes. Cependant, c'est Alcan qui lance la double offre publique d'échange (OPE), la nouvelle société baptisée ATA aura son siège à Montréal et sa direction opérationnelle à New York" Manoeuvres. Foin des vieux réflexes nationalistes, il s'agit de faire pièce à un leader mondial des plus redoutables: l'américain Alcoa qui a donné, l'an dernier, le signal de la concentration dans l'aluminium en rachetant son compatriote Alumax, puis l'espagnol Inespal. Dès lors, chacun s'est mis en quête du partenaire idéal. Les manoeuvres d'approches ont abouti à l'immense projet annoncé hier. Mais ATA, le nouveau leader, risque d'être détrôné très vite. A peine les trois patrons avaient-ils achevé leur conférence de presse, qu'Alcoa annonçait son intention d'acheter Reynolds, l'autre grand groupe américain, pour 5,6 milliards de dollars. Manger ou être mangé, telle est la règle.

Jean-Pierre Rodier, PDG de Pechiney, explique donc qu'il valait mieux négocier maintenant, au début de la r