Le bug de l'an 2000 (1), ce diablotin, surgit toujours là où l'on ne
l'attend pas. Ainsi, parmi les raisons invoquées pour expliquer la reprise spectaculaire des cours du pétrole réduction réussie de l'offre par l'Opep, reprise de la croissance asiatique, etc. , on parle aussi du petit Y2K («ouaïlle-tou-ké» pour «Year 2 kg). Si le bug a été activement pourchassé dans les entrailles des ordinateurs des pays riches, il mène une vie plus tranquille dans les pays du Sud, y compris les pays producteurs de pétrole ou de gaz. Que se passera-t-il si les ordinateurs des raffineries ou des navires-citernes tombent en rade?
«Le bug risque de poser des problèmes d'approvisionnement, surtout en Europe où l'on dépend en partie du gaz russe», estime Peter Gignoux, qui dirige, à Londres, les activités marché pétrolier de Salomon Smith Barney. Peter Gignoux s'attend donc «à ce que les entreprises consommatrices augmentent leurs stocks dès août ou septembre». Et, comme cette spéculation est partagée par nombre de ses collègues, les prix montent.
Vigilance. Dès le mois de mars, la commission spéciale du Sénat américain sur le bug de l'an 2000 avait mis en garde contre le risque de pénurie énergétique, citant les retards pris dans le combat antibug par des pays exportateurs comme l'Arabie Saoudite ou le Venezuela. L'administration américaine avait dû rassurer les Américains, affirmant que les réserves nationales, estimées à 561 millions de barils, étaient largement suffisantes pour faire face à