Val-d'Isère envoyé spécial
Le décor est trompeur. Les montagnes en arrière-fond et les stands de fringues baroudeuses ne parviennent pas à cacher le changement de ton. Au salon du 4 x 4 de Val-d'Isère (1) la tendance est au bitume, pas à l'échappée hors-piste.
En 1998, les ventes de tout-terrain ont augmenté de 30% par rapport à l'année précédente. Mieux. Au premier semestre 1999, la hausse est de 59,2% par rapport aux six premiers mois de 98. Tout ça grâce à des 4 X4 «Canada-Dry». Ils ressemblent à des tout-terrain, mais ce ne sont pas vraiment des tout-terrain. Ils n'en ont ni la robustesse agricole, ni les possibilités de franchissement. Les constructeurs les appellent modestement des «tout chemin». Des marques qui ont mis un certain temps à comprendre l'usage que leurs clients faisaient de leurs produits. Pourtant, voilà vingt-cinq ans que les 4 X 4 séduisent des particuliers qui n'ont pas l'usage d'un tel véhicule pour des raisons géographiques. Ils n'habitent ni dans un chalet à 3 000 m d'altitude ni au fin fond d'une sombre forêt ardennaise. Les chiffres sont connus: moins de 10% de ces engins quittent les routes de temps à autre! Seule raison à un tel achat: la frime, mâtinée de quelques excuses telles que la sécurité accrue ou la position élevée que procure ces grosses camionnettes. Mais la frime a ses limites. Les prix élevés et le manque de confort de ces autos prévus pour crapahuter freinaient le marché. Jusqu'à l'arrivée du petit Toyota Rav4 en 1995. C'est une