Daniel Bouton et Michel Pébereau, les patrons de la Société générale
et de la BNP, sont mal partis pour renouer le dialogue. Réuni hier, le conseil d'administration de la Société générale s'est montré très légitimiste: pas question de se mélanger à la BNP. Le conseil a mandaté le président Bouton pour défendre une Société générale autonome et indépendante, et rejeter toute participation minoritaire de la BNP. «Le conseil considère qu'une participation minoritaire hostile de l'un de ses principaux concurrents français, sans précédent en Europe, serait très préjudiciable aux intérêts de l'ensemble des autres actionnaires de la Société générale et au bon fonctionnement du système bancaire français», indique le communiqué publié à l'issu du conseil.
Exception. Les administrateurs ont délibéré pendant deux heures et demi. Cette position a été approuvée à l'unanimité moins une voix, précise le porte-parole de la banque. Bien entendu, la voix manquante est celle de Claude Bébéar, patron d'Axa et militant d'un mariage à trois entre des établissements dont il est actionnaire (SG, BNP, Paribas). A la Société générale, on s'étonne d'ailleurs que Claude Bébéar n'ait pas jugé utile de démissionner du conseil, alors que Daniel Bouton a quitté celui de Paribas dès que le projet SG-Paribas a explosé. «Ce monsieur a été coopté au conseil le 30 janvier dernier, la veille de l'annonce du projet SG-Paribas, pour aider à la mise en oeuvre de cette fusion», rappelle-t-on à la Société générale. And