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Le CCF aiguise les appétits étrangersLa banque est la dernière «porte d'entrée» sur le marché français.

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publié le 19 août 1999 à 0h18

Au CCF, on doit se sentir bien seul. La banque fait figure

d'exception dans une période où se succèdent fusions et rapprochements. Et cette position de dernière «porte d'entrée» sur le marché bancaire français laisse deviner sans peine où se déroulera la prochaine bataille boursière. «Une fois le problème de la Société générale réglé», assure un analyste. Attiré par l'odeur de la poudre (et du gain), François Pinault tourne autour du capital: son holding Artemis aurait récemment pris environ 5%.

Barbichette. Les assaillants probables, eux, sont déjà dans la place. Le belge KBC, le néerlandais ING et Swiss Life possèdent à eux trois 48,1% du capital du CCF. Depuis plusieurs mois, ces trois-là grignotent la banque dirigée par Charles de Croisset, et répliquent coup pour coup. «Ils se tiennent par la barbichette», explique un analyste. Pourtant, le futur propriétaire du CCF aura fort à faire pour prendre le contrôle sans partage. En juillet, Swiss Life est devenu l'actionnaire défensif de la banque. «Swiss Life et le CCF ont passé des accords étroits dans le domaine de l'assurance, qui montrent bien que les Suisses ne comptent pas se retirer rapidement», commente un autre analyste.

Le futur propriétaire n'a aucun intérêt à tenter de prendre le contrôle de force. «Lancer une offre hostile quand on est un étranger s'apparente à un suicide, affirme un analyste. Les difficultés de la BNP pour prendre la contrôle de la Société générale, alors que l'on reste entre français, peuvent di