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Libération

Oncle Sam veut rouler en VespaUn fonds d'investissement texan lorgne l'italien Piaggio.

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publié le 19 août 1999 à 0h18

Pour intéresser un homme d'affaires texan ces temps-ci, mieux vaut

disposer de deux-roues et être de nationalité italienne. Après s'être offert le constructeur italien de motos Ducati en 1996 (lire encadré), le fonds d'investissement Texas Pacific Group s'intéresse aujourd'hui à Piaggio, producteur des fameuses Vespa. Il est prêt à y consacrer 4 milliards de francs.

Si le rachat des motos sportives n'a pas déclenché d'émeutes dans les rues italiennes il y a trois ans, celui des scooters est d'un autre tonneau. Sitôt l'information dévoilée hier matin par le Corriere della Sera, les chaînes de télé italiennes se sont précipitées vers l'usine toscane de Pontedera où sont assemblées les «guêpes» (Vespa en italien), pour transformer une joute financière en catastrophe nationale. «C'est comme si les Américains rachetaient Ferrari», pleurait cet Italien vendeur de scooters à Paris, hier après-midi.

Engin révolutionnaire. Mais si Ford a échoué dans sa tentative de rachat des voitures rouges dans les années 60, la Texas Pacific Group pourrait bien réussir son opération. Alessandro Barberis, PDG de la marque, a donné son accord, soutenu par les actionnaires minoritaires qui détiennent 47% des parts.

Mais il lui reste à convaincre les héritiers de la famille fondatrice (53% des actions). Antonella Piaggio est morte il y a trois ans, suivie par son fils Giovanni Alberto Agnelli, l'an passé. Les parts sont réparties entre les filles Piaggio et la famille Agnelli. «Mais il n'y a qu'un lien fa