Tokyo, de notre correspondante.
L'empire contre-attaque. Avec la gigantesque fusion de trois de ses plus grandes banques, la finance japonaise a un peu l'impression de se venger après avoir dégringolé des premières places mondiales. Le rapprochement entre la banque de crédit à long terme Industrial Bank of Japan (IBJ) et les deux banques à réseau Fuji et Dai-ichi Kangyo (DKB), annoncé vendredi, va donner naissance au premier groupe bancaire mondial.
Avec une belle unanimité, le Premier ministre, le gouverneur de la Banque du Japon et la presse ont salué la naissance de ce champion dont la vocation est de défendre les couleurs nippones sur la scène internationale. «Nous nous sentons investis d'une mission: redonner aux banques japonaises leur rang dans le monde», a déclaré le président d'IBJ. Le chef du gouvernement, Keizo Obuchi, a salué «le sens des responsabilités de ces institutions financières majeures». Les banques japonaises ont eu leur heure de gloire dans les années 80 lorsque la spéculation boursière et immobilière a gonflé la valeur de leur bilan. Mais l'éclatement de la «bulle» en 1990-1991 a révélé la fragilité de leur richesse. Le Japon est passé très près d'une crise systémique de son secteur financier en 1997. Ces difficultés n'appartiennent par encore au passé mais les banques commencent à sortir la tête de l'eau. Risques. L'opération annoncée vendredi comporte certes des risques, comme l'a reconnu Katsuyuki Sugita, le président de DKB. «Si nous nous contento