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Les cyberspéculateurs surfent sur la vague des OPE. Ils achètent les droits pour l'Internet du nom supposé des futurs groupes, les obligeant, la fusion réalisée, à le racheter.

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publié le 21 août 1999 à 0h15

«Je spécule sur la fusion Elf TotalFina. Je sais que c'est risqué,

mais ça m'amuse.» Florian Pernes n'est ni boursier ni financier, mais internaute: il joue au jeu des noms de domaine sur l'Internet. Le 19 juillet, il a réservé les adresses Internet www.elf-total.com, www.total-elf.com et quelques autres variantes dans le but de les revendre sitôt la fusion achevée. Mise de départ pour un nom de domaine: 70 dollars (430 F). Prix de revente espéré: 50 000 F.

Simple. Pour déposer un nom de domaine aux Etats-Unis (les adresses Internet qui se terminent par .com, .net ou .org), la manoeuvre est simple. Trois clics suffisent: un premier pour se connecter sur l'un des sites habilités à gérer ces dépôts, un deuxième pour taper le nom à réserver, un dernier pour payer par carte bancaire. Aux Etats-Unis, la règle veut que le premier arrivé soit le premier servi. En France, le nom n'est attribué que sur présentation d'un document officiel (K-bis pour les entreprises, dépôt de marque pour les marques, déclaration préfectorale pour les associations, carte d'identité pour les particuliers") .

Elle encourage les petits malins ou les entreprises indélicates à déposer tous les noms d'entreprise, mais aussi de marque, de personnes célèbres qui n'ont pas encore fait l'objet d'un nom de domaine pour tenter ensuite de les revendre à leur légitime propriétaire. Un véritable trafic que l'Office mondial de la propriété intellectuelle veut juguler: en mai, il a fait accepter plusieurs mesures, peu con