Des Moines, envoyé spécial.
Le clou de l'Iowa State Fair cette année est une sculpture, grandeur nature, de la Cène. Les plus de 100 000 personnes qui affluent chaque jour dans la capitale de l'Iowa pour visiter cette foire, une des plus anciennes et plus grandes des Etats-Unis, défilent dans un silence religieux devant le Christ et ses apôtres, taillés dans une motte géante de beurre. Puis ils vont découvrir Buddy, un charolais blanc âgé de 6 ans, venu d'Elma (Iowa), dont la tonne et demie en fait le «champion du monde» des taureaux. Ou la «plus grosse truie du monde», une rumpelstitskin de 500 kg, native de Stacyville (Iowa). Ils vont aussi admirer en famille les concours de bétail, l'élection de Miss Porc 1999, ou les machines agricoles dernier cri, en avalant des hot-dogs de 30 cm de long. Et dans un coin du vaste parc, ils visitent la reconstitution d'un authentique «campement hillbilly» de la dépression des années 30, comme ceux que Steinbeck décrit dans les Raisins de la colère. C'est que l'Iowa, comme tout le Mid-West, en vit un remake, les épis de la colère.
Piliers de l'économie. Dimanche 22 août, Aaron Lehman, 31 ans, ira, accompagné de son épouse et de sa petite fille, manifester avec des centaines d'autres fermiers de l'Iowa devant le capitole de Des Moines pour protester contre la crise qui mine les campagnes. «Les prix du maïs, du soja et du porc sont les plus bas qu'on ait connus depuis la dépression», explique Aaron, qui milite à l'Iowa Farmers Union, syndicat