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Libération

Le logiciel libertaire piégé par la Bourse

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Apprentissage difficile du marché pour les programmeurs bénévoles de Linux.
publié le 23 août 1999 à 0h15
(mis à jour le 23 août 1999 à 0h15)

L'intention était louable: récompenser les développeurs bénévoles du logiciel Linux en leur proposant des actions du principal distributeur du système d'exploitation, Red Hat, introduit en Bourse le 11 août. Le résultat fut catastrophique: nombre de programmeurs ont vu leur inscription au site de courtage boursier E-Trade (indispensable pour bénéficier de l'offre) rejetée parce qu'ils ne présentaient pas de garanties financières suffisantes. Une humiliation pour nombre de ces virtuoses informatiques qui développent pour le plaisir des logiciels libres.

Bénévoles. Contrairement aux éditeurs de logiciels «propriétaires» (Microsoft, Lotus, Claris"), les développeurs de logiciels libres mettent leurs contributions à la disposition de chaque membre de la communauté. Chacun peut proposer des améliorations ou des adaptations à partir du travail des autres. C'est ainsi que des milliers de bénévoles ont mis au point Linux, un système d'exploitation réputé plus stable que Windows, le produit phare de Microsoft, à partir de l'idée de départ d'un jeune passionné finlandais, Linus Torvalds. Pour assurer la distribution de Linux, plusieurs sociétés se sont créées: elles peaufinent le logiciel, proposent une assistance technique" Contre paiement.

Peu avant l'introduction en Bourse de Red Hat, ils sont plus de 3500 programmeurs bénévoles, dûment sélectionnés, à recevoir cette proposition: c'est par leurs efforts que le logiciel Linux a pu émerger et Red Hat connaître le suc