Les producteurs de fruits et les éleveurs de brebis ont des raisons

différentes d'être en colère: les premiers se disent étranglés par les grandes surfaces, les seconds sont furieux de voir les Américains sanctionner le Roquefort sous prétexte que les Européens refusent d'importer leur boeuf aux hormones. Ce week-end, dans le sud de la France, les deux mouvements se sont rejoints sur le dos d'un ennemi symbolique commun: la chaîne de fast-food McDonald's, digne représentante de la mondialisation, des Etats-Unis, et accessoirement de la malbouffe. Nectarines pourries. A Montauban, samedi matin, une centaine de producteurs de fruits et légumes, soutenus par les syndicats FDSEA et CDJA, ont déversé 20 tonnes de nectarines pourries devant les entrées d'un McDo, puis celles d'un Géant Casino, enfin celles de la préfecture. Les accès aux trois établissements ont ensuite été bloqués à l'aide de chariots «réquisitionnés» à l'hypermarché. A Martigues, plusieurs centaines d'agriculteurs ont manifesté devant Auchan, avant de déverser cinq tonnes de fruits et légumes devant la sous-préfecture d'Istres. Sans oublier le McDo de Martigues, qui a eu droit lui aussi à ses tomates, prunes et pêches. A Arles, un autre restaurant de la chaîne a été bloqué par plus d'une demi-douzaine de tonnes de fumier, avec en guise de signature un écriteau: «Non au diktat.»

«Mesurette». Loin de calmer les producteurs, le double affichage des prix dans les magasins (prix de vente, prix d'achat au producteur)