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Libération

L'Allemagne bousculée dans son repos dominicalLa bataille de l'ouverture des magasins est relancée.

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publié le 24 août 1999 à 0h15

Berlin de notre correspondante

Le dimanche doit-il rester jour sacré, réservé à la messe, au déjeuner de famille et au Kaffee und Kuchen (café-gâteau), l'incontournable goûter allemand? Ou bien passer à la moulinette de la mondialisation, devenir un jour comme les autres, où les entreprises réclament leurs salariés et les commerces leurs clients? Comme premier grand débat de fond de la nouvelle «république de Berlin», la question peut paraître légère. C'est pourtant l'un des premiers dossiers que le chancelier Gerhard Schröder a trouvé ce lundi en prenant ses fonctions à Berlin, dossier qui n'est pas sans rapport avec l'unification du pays.

Dans une Allemagne de l'Est déchristianisée par quarante années de communisme, une série de magasins ont entrepris depuis quelques mois de contourner les lois en vigueur pour ouvrir le dimanche. L'Est joue là le bélier dans l'ordre social encore très rigide de la République fédérale. Selon la «loi sur la fermeture des magasins», les commerces doivent baisser le rideau le samedi à 16 heures pour ne rouvrir que le lundi matin; et encore est-ce là le résultat d'un assouplissement adopté en 1996 après une bataille épique. Seuls quelques commerces comme les stations-service (transformées du coup en supérettes), les boulangeries (trois heures d'ouverture permises le dimanche) ou les magasins de souvenirs ont droit à des dérogations.

Toute «libérale» qu'elle se dise, l'Allemagne a réussi à limiter encore très strictement le travail dominical: 22,7