La Banque de France était plus entourée hier que le château de
Versailles le jour de la conclusion du traité de paix de la Grande Guerre. Des caméras et des journalistes en pagaille. A 17 heures, les voitures de Michel Pébereau, président de la BNP, et de Daniel Bouton, président de la Société générale, se sont alignées dans la cour. Les deux banquiers s'apprêtaient à passer leur «grand oral» devant le CECEI (Comité des établissements de crédit), présidé par Jean-Claude Trichet, le gouverneur de la Banque de France.
Entraînés. Michel Pébereau et Daniel Bouton, dûment entraînés par leurs équipes respectives pour affronter cette épreuve, disposaient chacun d'une heure et demie pour exposer leur point de vue. L'ordre de passage a fait l'objet d'un tirage au sort.
A l'issue de ces auditions, l'institution bancaire devra décider si la BNP peut, oui ou non, garder sa participation (37,5% des titres, 31,8% des droits de vote) dans la Société générale.
Pour s'assurer la victoire, la BNP aurait apporté au CECEI les preuves formelles du revirement d'un certain nombre d'actionnaires de la Générale prêts à apporter leurs titres à la BNP. «On n'est pas en Corse, tout de même, s'indigne-t-on à la Société générale. On ne fait pas encore voter les morts.»
Saint-Barthélemy. La Générale continue de refuser tout mariage avec la BNP et promet un bain de sang si on l'y contraint. «Ce n'est pas un hasard si cette réunion a lieu un 24 août, le jour de la Saint-Barthélemy.» En attendant le verdict du CE