Menu
Libération
Interview

Adieu Paribas bonjour tristesseSuite au raid de la BNP, Lévy-Lang démissionne. Entretien.

Article réservé aux abonnés
publié le 26 août 1999 à 0h12

André Lévy-Lang avait annoncé sa démission depuis une semaine. Hier

matin, il s'est exécuté. «Par orgueil, dit-il. Il ne peut pas y avoir deux patrons dans la même maison.» A 61 ans, le patron de Paribas a tiré les leçons de son échec. «Pendant six mois, raconte-t-il, je me suis battu pour la fusion de la Société générale et de Paribas. Les actionnaires ont tranché. La BNP a gagné. C'est la vie.» Aucune trace d'amertume dans la voix: André Lévy-Lang semble presque soulagé. Coopté à la présidence du directoire de Paribas hier, Michel Pébereau, le patron de la BNP, s'installera, du moins à mi-temps, dans le beau bureau crème d'André Lévy-Lang. Et ce dès que ce dernier aura emporté dans ses cartons les quelques souvenirs des neuf années passées à la tête de Paribas.

L'éminence Bébéar. Il y a tout juste huit mois, entre Noël et le jour de l'an, Michel Pébereau avait vainement tenté de convaincre son ami Lévy-Lang de la nécessité de rapprocher la BNP et Paribas. Une idée que lui avait soufflée Claude Bébéar. Le patron d'Axa désirait valoriser ses participations dans les deux banques. Il rêvait même d'un supermariage à trois: BNP-Paribas-Crédit Lyonnais. André Lévy-Lang balaie tous ces souvenirs d'un revers de la main. «Evidemment, on peut toujours refaire l'histoire après coup, s'agace-t-il. A Paribas nous avons travaillé à une hypothèse où le Crédit Lyonnais aurait été vendu de gré à gré à quatre grands actionnaires: Axa, Allianz, BNP et Paribas. Mais Bruxelles n'en aurait pas vou