Menu
Libération

Des mammouths qui bousculent la filièreLes grandes surfaces, en misant sur le «frais», ont changé la donne.

Article réservé aux abonnés
publié le 27 août 1999 à 0h12

La saison va être bonne pour les vendeurs de chariots d'hypermarché:

les maraîchers en colère, qui multiplient les opérations coups de poing, s'en prennent immanquablement à ce symbole. Car la grande distribution se retrouve, une fois encore, dans le box des accusés. Toute le reste de la filière fruits et légumes ­ producteurs, grossistes, commerçants spécialisés" ­ s'accorde à mettre l'essentiel de ses malheurs sur le compte des seules centrales d'achats des grandes enseignes. Puissante et concentrée, face à une foultitude de producteurs désorganisés, la grande distribution est accusée d'abuser de sa position pour imposer ses règles et capter les marges. Après avoir un peu négligé leur rayon produits frais, les grands groupes de distribution ont compris qu'il y avait là une carte à jouer. Au point d'avoir réussi à accaparer entre 60 et 65% des ventes de fruits et légumes dans l'Hexagone. Dès lors, leurs pratiques ont modifié la physionomie de toute la filière.

Ristournes. «Les producteurs doivent payer une taxe en fin d'année pour remercier les grands distributeurs de travailler avec eux, par exemple. Cette ristourne varie entre 3 et 5% du prix des produits au départ de la propriété. C'est-à-dire que, pour un groupement de producteurs qui dégage 6 millions de francs, l'enveloppe s'élève à 360 000 F. Et cela sans aucune raison objective», s'insurge Claude Trémelat, secrétaire général de la FNPL (Fédération nationale des producteurs de légumes).

Le monde des producteurs reste t