La capitale ne donne pas l'exemple. Comme partout, le double
affichage des prix, obligatoire depuis plus d'une semaine sur tout le territoire, peine à se mettre en place. Pour l'instant, l'obligation de faire figurer le prix d'achat au producteur à côté du prix de vente au consommateur, pour huit fruits et légumes (les abricots viennent de sortir de la liste), reste totalement ignorée par les petits commerçants, épiciers et vendeurs de primeurs. Quant aux grandes surfaces, le zèle déployé par certains pour assurer la transparence ne saurait masquer leur détermination à maintenir la plus grande opacité sur leurs marges. A défaut de clarté, le client se noie dans un océan d'informations inutiles.
«Absurde». «Je boycotte cette mesure, qui est ridicule», s'indigne Daniel, responsable d'une boutique de primeurs dans la rue de Metz. «C'est absurde. Nous, les petits détaillants, on ne connaît pas les prix des producteurs, puisqu'on achète nos fruits à des grossistes de Rungis», explique le commerçant. D'ailleurs, il a reçu des consignes très explicites de différents syndicats professionnels qui enjoignent les détaillants de fruits et légumes de ne pas appliquer l'arrêté ministériel. «On a les données, les prix des producteurs, mais il est matériellement impossible de communiquer aux 30 000 épiciers de France des chiffres qui, en plus, changent constamment», explique Philippe Pilliot, le secrétaire général de la Fédération mationale des épiceries. «Si on le fait, on va nous prendre