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Libération

Le raid de la BNP sur la Société Générale et Paribas. «La France est novice, elle apprendra». A Londres, la City raille les complications du feuilleton bancaire hexagonal.

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publié le 27 août 1999 à 0h11

Londres de notre correspondant

L'affaire BNP-Société générale-Paribas, qui doit trouver son éilogue ce soir (lire encadré), continue d'étonner la City, qui se moque gentiment des moeurs françaises. «Je n'arrive pas à comprendre comment vous avez pu vous embrouiller les pinceaux comme cela», commente ainsi Roger Alford, professeur et spécialiste de la finance à la London School of Economics. «Je ne vois aucun cas similaire nulle part ailleurs, déjà cette idée de triangle, puis toutes ces complications" Ici, à la City, l'idée est de clarifier la situation à chaque étape, à la fois pour les actionnaires et les acquéreurs. Les marchés n'aiment pas les incertitudes. Le code des offres publiques britannique est plus simple et conçu pour aboutir à un résultat clair.»

«Ici, ç'aurait été un échec pour la BNP.» Pour John Leonard, analyste chez Solomon Brothers, l'un des grands de la finance de la place, pareille configuration est tout aussi impossible. «Ici, l'OPA avec les 30% minoritaires aurait été un échec pour la BNP», résume l'analyste. «La règle du jeu est simple: la BNP n'a pas eu 50%, elle aurait été sortie du terrain et n'aurait pas pu refaire son offre pendant un an, c'est une incitation à ne pas manquer sa partie», estime John Leonard, pour qui l'offre de la BNP pour la Société générale était «un peu cheap». Même analyse du Financial Times, supposée refléter les idées des opérateurs de la City: tirant un bilan au vitriol des interventions de l'Etat français, le quotidien app