Marseille, correspondance.
Tout Marseille croule sous les immondices depuis jeudi matin, après que les grévistes de la société Bronzo, chargée de la collecte des ordures ménagères dans les XIIIe et XIVe arrondissements de la ville, ont bloqué les accès des deux centres de transfert. C'est de là que les poubelles de la deuxième ville de France sont chargées sur des trains à destination de la décharge à ciel ouvert d'Entressen, la plus grande d'Europe, dans la plaine de la Crau. Par solidarité avec leurs collègues, les éboueurs des autres opérateurs privés et ceux de la ville de Marseille refusent d'aller vider leurs bennes ailleurs ou de forcer les piquets de grève. Vendredi soir, le tribunal des référés donnait raison au maire, Jean-Claude Gaudin (DL), et ordonnait la libération des accès.
Odeur insoutenable. En attendant que les négociations aboutissent entre l'intersyndicale (CGT-CFDT-FO) et l'actionnaire unique de Bronzo, la Société des eaux de Marseille (détenue par Lyonnaise-Suez et Vivendi à égalité), les poubelles s'accumulent, provoquant la colère des riverains. C'est dans les quartiers nord que la situation était, hier, la plus explosive. A la Busserine, une cité du XIVe arrondissement où les ordures ne sont plus ramassées depuis dix jours, les habitants excédés ont répandu plusieurs tonnes de déchets sur la chaussée avant d'y mettre le feu. «L'odeur est insoutenable», se plaignait Jean-Claude hier midi, stigmatisant «le maire qui ne fait rien» et «le boucher qui co