A 1 heure du matin, samedi, les cardinaux du CECEI (Comité des
établissements de crédit et des entreprises d'investissement) se sont enfermés dans une salle de la Banque de France pour délibérer. Fumée blanche ou fumée noire? Ou, plus probablement, fumée grise? Ferait-on de Michel Pébereau (BNP-Paribas, le prédateur) le grand pape de la banque? Ou de Daniel Bouton (Société générale, la proie) le miraculé de la plus grande bataille boursière jamais engagée en France? Ou imposerait-on un complexe montage de compromis?
Les dix membres du CECEI (1) devaient, dans la nuit de vendredi à samedi, déclarer enfin si la BNP, qui vient d'avaler le groupe Paribas, peut garder les 37,1% du capital qu'elle a acquis dans le capital de la Société générale au terme de son offre publique d'échange hostile. Au terme d'une semaine de négociations, les patrons des deux banques étaient vendredi soir suspendus au verdict de l'autorité.
Vers minuit, soit sept heures après le début de la réunion, toujours rien. «A l'heure actuelle, on est sans nouvelle du CECEI», assène une jolie consoeur sur la chaîne info LCI. Le CECEI aurait-il disparu? Une sorte de nouveau Projet Blair Witch à la Banque de France? Une dépêche de l'AFP accroît le malaise: «A la Banque de France, où se tient la rencontre, on ne pouvait officiellement confirmer que le Comité des établissements de crédit et des entreprises d'investissement était toujours réuni.» L'agence de presse, qui a posté des guetteurs, ajoute: «Cependant, aucun m