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Libération
Portrait

Trois hommes et un pétrin. Michel Pébereau, la fusion est en lui.

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publié le 28 août 1999 à 0h10

Pour construire le projet SBP (Société générale-BNP-Paribas), Michel

Pébereau est littéralement sorti de lui-même. Lui qui fut l'apôtre d'un capitalisme d'Etat ultrarégulé s'est transformé, en l'espace de quelques mois, en chantre d'un libéralisme bancaire tous azimuts. Il aura fallu qu'il attende ses 57 ans pour que cette révélation lui apparaisse. Et c'est d'ailleurs sous la contrainte, celle que lui ont imposé Daniel Bouton et André Levy-Lang en annonçant le projet de fusion de la Société générale et de Paribas, que le président de la BNP a décidé de quitter ses habits de haut fonctionnaire zélé. Cela faisait longtemps qu'il y pensait, Michel Pébereau, à un grand rassemblement bancaire. En 1995, alors qu'il est depuis trois ans président de la BNP, il travaille à un rapprochement avec l'UAP et Suez au sein de la TGF, la Très Grande Financière. L'opération échoue, comme celle de la prise de contrôle d'Indosuez ainsi que le rachat du CIC, tenté à deux reprises, en 1996 et 1997. Bref, lorsqu'il entend parler du coup que préparent Bouton et Levy-Lang, Michel Pébereau se dit qu'il ne peut rester à l'écart de ces grandes manoeuvres. Ce serait trop humiliant. C'est d'ailleurs probablement par orgueil qu'il décide de lancer une double OPE (offre publique d'échange) sur ses deux attaquants. Pour ce polytechnicien, énarque et inspecteur des Finances, dont la carrière bancaire a démarré en 1981 au CCF, il n'était pas question de se laisser déborder sur le front de la restructuration